Saint-Nazaire…
Saint-Nazaire reconstruit…,
Saint-Nazaire après-guerre…,
Saint-Nazaire, ses rues droites, anonymes,
Uniformes, trop bien tracées…
Par un architecte trop bien placé.
Saint-Nazaire les chantiers, l’illusion,
Le chômage…,
Saint-Nazaire la galère…
Saint-Nazaire le mystère…
Et Saint-Nazaire la nuit;
La nuit, où tout renaît, tout revit,
Les rues glissantes, temporisées par
Ces milliers de pieds qui errent,
Qui cherchent, qui se recherchent,
Sur le bitume ou sous une table de café
Afin de rompre l’anonymat
D’une soirée arrosée
Qui ressemble trop aux précédentes
Et assez aux prochaines.
Saint-Nazaire,
Les lumières et les bruits de la nuit,
De cette nuit
Où j’aurais pu te rencontrer
Où tu aurais pu me croiser,
Pour qu’un regard naisse enfin
Sur un visage sans yeux
Dans une ville sans âme
Où les âmes errent…
Amères.
Saint-Nazaire…
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